- Jacques Bertin
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Testo Paysage
Testo Paysage
Nous n'irons pas plus loin ensemble, paraît-il
Nous nous aimions si bien, pourtant, et c'est futile
Cette séparation ; l'eau de la Loire aussi
Se désunit, plus loin, ayant laissé des îles
Navrées, avec leur poids de bois mort vers l'oubli,
Comme des arguments majeurs gonflés d'ennui.
Le fleuve aux formes plus subtiles de mémoire Se joint et d'un nouvel appétit à se boire
Nous nous retrouverons, je crois. Pour toi le doute
Fut plus fort et le mal pour un temps t'ébranla
Tu avais raison, puis tu as tort. Je redoute
Moins le futur que ces quelques souvenirs-là.
Il y a le val après les remous, les eaux lentes
Le fleuve y prend la forme ouverte d'une main
Dans l'herbe, et ce qu'il reste des heures violentes
C'est cela : l'abandon, le courant, le chemin
Délié ou comme deux corps unis dans un lit,
L'écriture d'un mot simple. Tout nous rassemble
Puis à nouveau cette joie folle d'être ensemble Je reprends l'herbier des sourires éblouis
Tu n'y crois pas, tu dis "Trop tard", tu dis "Jamais"
Je me tairai, je suis patient comme le fleuve
Hier, demain, pour moi tout ensemble se meuvent
L'espoir est l'eau même ; je t'aime, je t'aimais
Je t'aimerai, je t'aime. Que me reste-t-il
Sinon cette passion vaste ceignant la plaine
Ce chant obstiné qui monte dans ton haleine
Au mur dressé du temps figé, lançant défi ?
Vers le soleil couchant la perspective gagne
Dans les fonds du tableau où glissent les années
Les parallèles loin dans l'infini se joignent
Et à jamais ; nous ne pouvons pas nous manquer
Nous nous aimions si bien, pourtant, et c'est futile
Cette séparation ; l'eau de la Loire aussi
Se désunit, plus loin, ayant laissé des îles
Navrées, avec leur poids de bois mort vers l'oubli,
Comme des arguments majeurs gonflés d'ennui.
Le fleuve aux formes plus subtiles de mémoire Se joint et d'un nouvel appétit à se boire
Nous nous retrouverons, je crois. Pour toi le doute
Fut plus fort et le mal pour un temps t'ébranla
Tu avais raison, puis tu as tort. Je redoute
Moins le futur que ces quelques souvenirs-là.
Il y a le val après les remous, les eaux lentes
Le fleuve y prend la forme ouverte d'une main
Dans l'herbe, et ce qu'il reste des heures violentes
C'est cela : l'abandon, le courant, le chemin
Délié ou comme deux corps unis dans un lit,
L'écriture d'un mot simple. Tout nous rassemble
Puis à nouveau cette joie folle d'être ensemble Je reprends l'herbier des sourires éblouis
Tu n'y crois pas, tu dis "Trop tard", tu dis "Jamais"
Je me tairai, je suis patient comme le fleuve
Hier, demain, pour moi tout ensemble se meuvent
L'espoir est l'eau même ; je t'aime, je t'aimais
Je t'aimerai, je t'aime. Que me reste-t-il
Sinon cette passion vaste ceignant la plaine
Ce chant obstiné qui monte dans ton haleine
Au mur dressé du temps figé, lançant défi ?
Vers le soleil couchant la perspective gagne
Dans les fonds du tableau où glissent les années
Les parallèles loin dans l'infini se joignent
Et à jamais ; nous ne pouvons pas nous manquer
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